Textes traditionnels

La philosophie du yoga fut exposée pour la première fois dans les Yoga Sûtra, collection d’aphorismes écrits il y a plus de deux mille ans par le sage indien Patañjali. Les Sûtra constituent la première enquête sur le psychisme humain. Patañjali y décrit l’énigme de l’existence humaine et indique comment nous sommes en mesure de nous transformer, grâce à la pratique du yoga. Nous pouvons maîtriser notre mental et nos émotions, et surmonter les obstacles à notre évolution spirituelle afin d’atteindre le but du yoga : kaivalya, la libération vis-à-vis des désirs de ce monde et de nos actions, et l’union avec le divin.


Les Sûtra sont commentés par B. K. S. lyengar à la lumière de sa propre sagesse et de son expérience. Il en résulte un ouvrage fort accessible qui sera d’une grande aide aux étudiants de philosophie indienne et aux pratiquants de yoga.

B.K.S. Iyengar est né dans le sud de l’inde en 1918. Adolescent chétif, il est pris en charge par le mari de sa soeur qui dirige une école de yoga. Il se consacre depuis corps et âme à cette discipline. En 952, Yehudi Menuhin devient son élèves et le fait reconnaître dans le monde occidental où le yoga se met rapidement à rayonner.

  • B.K.S. Iyengar, Lumière sur les Yoga Sûtra de Pañtajali, Buchet-Chastel, Paris, 2012.

Patañjali, médecin du corps, de la parole et de l’esprit, a fondé la pratique du yoga sur une conception globale de l’homme, qu’il expose en profondeur dans son Yogasûtra. Image d’abord pessimiste : être homme est souffrance ; finalement optimiste : il propose une voie de salut.

Nul ouvrage de l’antiquité ne représente mieux ce qu’il y a de plus original et élevé dans la culture de l’Inde : observation lucide de la réalité d’un monde de semi-conscience et immense espoir d’un monde de sagesse et de conscience pure.

La plus ancienne simplification de cette pensée est le commentaire de Vyâsa. C’est beaucoup plus qu’une glose des sûtra. C’est un véritable ouvrage de pure philosophie, construisant un système d’une belle rationalité, fourmillant d’idées, amorçant nombre de grands sujets sur lesquels les sages de l’Inde ne se lasseront pas de débattre au cours de l’histoire. Le yogabhâsya de Vyâsa est peut-être la meilleure introduction à la pensée indienne.

Une traduction française en est ici proposée. En principe, elle se conforme à l’interprétation donnée par le commentateur Vijnâna Bhiksu. Elle signale au passage des interprétations divergentes d’un autre grand esprit de l’Inde, Vâcaspati Misra.

Une mine de richesse exceptionnelle pour toute recherche en psychologie, pour toute réflexion philosophique, pour toute pratique et tout enseignement de yoga.

  • Yogabhāsya de Vyāsa, sur le Yogasūtra de Patañjali, traduit par Pierre-Sylvain Filliozat, Éditions Âgamât, 2005.

La Hatha-yoga Pradipikâ, ou “petite lampe du Hatha-yoga”, est l’un des plus complets traités consacrés à cette science millénaire qui nous soit parvenu. Il est attribué à un célèbre yogin du Xe siècle qui l’aurait popularisé sur tout le continent indien. Selon la tradition hindoue, celui qui le pratique parvient par une méthode pratique et violente (hacha = force) à la libération spirituelle recherchée par toutes les voies indiennes.
Cette discipline repose sur le principe, reconnu depuis l’antiquité védique, de la correspondance de l’univers et du corps. Elle comporte un certain nombre de techniques, dont les fameuses “postures” (asana), le “rassemblement des souffles” (pranayama) et les sceaux (mudrâ) qui permettent d’apprendre à maîtriser les énergies du corps et de l’esprit. La traduction de ce traité est précédée d’une étude de Tara Michaël qui montre l’importance des différentes formes de yoga dans les traditions shivaïte et tantrique.
Elle est accompagnée d’une traduction du commentaire sanskrit qui l’explicite, “Clair de lune” par Brahmânanda.

  • Hatha-Yoga-Padîpikâ, introduction, traduction et commentaires par Tara Mickaël, Coll. L’espace intérieur, Fayard, 1974.

Le message des Ecritures est éternel, car si le monde change, les problèmes des hommes restent les mêmes. Et c’est l’art du commentaire qui rend ce message accessible et vivant. En Inde, trois critères font l’autorité d’un commentaire : la maîtrise du sanskrit, une connaissance profonde de la pensée philosophique et une expérience intérieure de la Vérité. Seul ce niveau de commentaire donne accès au texte avec la justesse et la profondeur requises.

La Bhagavad Gitâ est un texte qui parle à notre temps. Ce dialogue entre le Seigneur Krishna et Arjuna répond aux questions essentielles : ” Comment vivre et agir dans ce monde ? Comment gérer harmonieusement émotions, désirs, pensées ? Quel est le but de l’existence ? Qui suis-je en réalité ? ” Ce texte délivre la vision sublime des Upanishads, mais décrit aussi concrètement le mode de vie et les méthodes menant à l’accomplissement. Le commentaire de Swami Chinmayananda est situé dans le droit fil de la pensée du grand philosophe Adi Shankara, le maître de la Non dualité (Advaita Vedânta).

  • Swami Chinmayananda, La Bhagavad Gîtâ, Guy Trédaniel Editeur, 2015.

Texte phare de la pensée indienne depuis vingt-quatre siècles, à l’image de l’Odyssée d’Homère en Occident, la Bhagavad Gîtâ est également reconnue comme l’une des sources majeures de la philosophie du yoga.

Vous avez envie de découvrir les trésors du texte phare de la pensée indienne qui a inspiré Gandhi, Martin Luther King, Nelson Mandela ou encore la militante écologiste Vandana Shiva ? Ce livre est fait pour vous.
Avec un talent incroyable, Colette Poggi nous raconte l’histoire fascinante de La Bhagavad Gita, le récit d’un combat extraordinaire, celui que tout être humain a à mener. Et nous présente toutes les leçons de ce texte dans notre vie actuelle : comment agir de façon juste ? Comment trouver sa vocation profonde ? Comment faire face à l’absurdité et au mal ?
Un grand livre.



Colette Poggi, docteure en philosophie, indianiste et sanskritiste, enseigne les philosophies du yoga et la pensée indienne dans de nombreux centres universitaires et écoles de yoga.

  • Colette Poggi – Emilie Poggi, La Bhagavad Gîtâ ou l’Art d’agir, Équateurs Éditions, 2020

Fleuron de la littérature de l’hindouisme, ces traités mystiques et philosophiques furent transmis dans le secret, de la bouche du maître à l’oreille du disciple, tout au long des siècles.

Les Upanishads, en tant qu’ensemble, constituent la partie philosophique des Védas. Instructions religieuses avant tout, dont l’objet essentiel est la méditation et la philosophie (inséparablement liées dans la spiritualité orientale), elles traitent de la nature de l’homme et de l’univers, ainsi que de l’union de l’âme individuelle ou Soi avec l’Âme universelle.

Ces textes sacrés védiques contiennent des enseignements ésotériques de la plus haute valeur, et ils sont la base authentique à partir de laquelle les grandes religions de l’Inde, hindouisme, jaïnisme et bouddhisme, ont essaimé.

  • Martine Buttex, 108 Upanishad, Édition DERVY, 2012.

Le Râmâyana est, avec le Mahâbhârata, l’autre grande épopée indienne. Le noble Râma, incarnation de Vishnu et époux de Sîtâ, est l’héritier de la dynastie solaire. Une intrigue de palais poussera ce couple idéal à l’exil, puis à la séparation… Râma, aidé d’une armée de singes et d’ours, arrachera-t-il sa bien-aimée aux griffes des démons ? Si l’honneur, la justice et le destin sont centraux, ils cèdent souvent le pas à l’amour conjugal ou fraternel, à l’amitié, au ravissement de la nature. Aux moments de tragédie pure succèdent les envolées lyriques, voire les épisodes burlesques.


Serge Demetrian, qui maîtrise parfaitement les différentes versions du texte original, a vécu plus de vingt-six ans en Inde. S’inspirant des conteurs traditionnels de l’Inde du Sud, il nous offre une version du Râmâyana au suspense haletant, qui nous transporte au cœur de l’âme indienne.

  • Serge Demetrian, Le Râmâyana – conté selon la tradition orale, Albin Michel, 2006.